Compte rendu du blog de Lucile WoodWard
Je ne sais pas pourquoi, c’était un rêve, un challenge que je voulais absolument relever. Un peu comme quand tu cours, tu veux absolument une fois au moins dans ta vie finir un marathon pour voir ce que ça fait de te frotter à une épreuve mythique.
Petit retour en arrière : le swimrun est le fait d’enchaîner trail et nage en eau libre sur des parcours nature : courir, nager, courir, nager … C’est un sport qui a été inventé en Suède, puisqu’en réalité, ce pays est constellé d’archipels d’îles, rocher, mer baltique, forets … Donc un terrain de jeu idéal.
La course à laquelle j’ai participé est une des épreuves du circuit des championnats du monde. Une distance « officielle » pour te donner des points et participer à l’épreuve mythique d’Otillö.
Et donc je voulais absolument y participer pour voir, pour me mesurer, pour connaître l’expérience.
Je me suis entraînée vraiment. Beaucoup. Depuis plus de 18 mois. Nager, courir, nager, courir. Me blesser … à la cheville en Janvier 2022. Tout recommencer, se muscler, nager, courir, se muscler …
Et au final je n’ai quand même pas réussi à m’entraîner assez. Surtout sur les sorties longues en running. J’ai bien réussi à enquiller le travail de vitesse en fractionné, la technique de pied, de foulée. J’ai nagé, je me suis musclée. Mais le volume en running je n’ai pas réussi. Sortir 2 à 3 fois par semaine plus d’1h c’est compliqué pour moi, dans mon rythme de vie.
J’ai réussi quelques fois à faire des sorties de 1h30-2h, mais rarement.
Et même si mon coach Nicolas Remires – il entraine certains des meilleurs mondiaux – me disaient souvent que je n’en faisais pas assez pour le défi, je pensais que ça allait passer.
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Pas assez dormi, pas beaucoup d’ambiance
Donc nous voilà arrivé sur le matin de la course. Suite à des soucis professionnels j’ai enchainé plusieurs nuits sans sommeil. Je suis malade depuis le mercredi : sinusite, toux, fatigue générale. Et au moment d’aller prendre le dossard, je vois la table « race change » pour changer de course. Et j’avoue avoir vraiment hésité. Au lieu de partir pour 27km de trail et 5,5km de natation, aller sur la course « sprint » avec 12-13km de trail et 2-3km de natation.
Mais bon, je me suis inscrite, je me suis préparée, j’ai envie de relever le défi. Donc je prends ma puce et mon dossard pour la grande aventure, le Swimrun Otillo World Series – Utö.
Début de la course à 11h, pas beaucoup d’ambiance, finalement assez peu de participants et tout le monde a l’air de bien savoir où il met les pieds. Mis à part Antoine mon photographe triathlète préféré !! Qui n’a jamais fait de swimrun de sa vie et part direct sur cette course mythique.
La 1er heure est plutôt ok. L’eau n’est finalement pas si froide, les portions de course à pied sont ok, j’arrive à courir, je suis en chaussures minimalistes et je me sens bien dedans. La 2e heure ça va aussi, même si je trouve qu’il y a beaucoup de course à pied, avec des chemins pas faciles du tout, des rochers, des racines, et j’ai l’impression que niveau kilomètres : je n’avance pas !!
Mon cardio monte super vite dès que je cours, je me sens bof, je sens que je suis ultra fatiguée et que ça ne va pas aider. Je mange, je bois.
À 2h32, j’arrive « à la moitié » du parcours, et mon coach Nicolas Remires est là. Je râle. Je lui dis que j’en ai déjà trop marre du running, que j’avance pas sur ces rochers. Il me dit que ça va être long, qu’il faut que je me reprenne car les portions de trails qui vont suivre vont être beaucoup plus difficiles, et la natation aussi car plus exposée aux vagues.
Je repars pour la 2e partie de course, j’essaie de me remobiliser. De bien courir. Je me mets à chanter une chanson dans ma tête : « Get your freak on » de Missy Elliott, ça me donne la pêche et le rythme de 175 pas par minute qui revient dans mes jambes.
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